dimanche 18 décembre 2016

TUTEUR ESCROC (2)

Indre
La tutrice détournait l'argent de la nonagénaire fortunée
Saint-Maur. L’agent du service des tutelles de la Mutualité sociale agricole avait détourné 80.800 € des comptes de celle qu’elle devait protéger.

Tribunal correctionnel de Châteauroux

La femme qui est à la barre, ce mercredi, reconnaît la quasi-totalité des faits qui lui sont reprochés. Cette bonne mère de famille, jamais condamnée, était poursuivie pour « vol par personne chargée de mission de service public ».Le président, Pascal Almy, détaille les faits : « Vous avez été embauchée au service des tutelles de la MSA de Châteauroux en septembre 2011 et votre premier détournement date du 19 mars 2012. Vous n'avez vraiment pas perdu de temps pour commettre ce premier délit ». Un chèque retiré sur le compte d'une personne âgée de 95 ans, « dont vous étiez la tutrice ». La femme qui est à la barre en convient. Un chèque qui allait être le premier d'une très longue liste.
Toujours selon le président Almy, « vous avez ensuite, sur une période de trois ans, détourné vingt-trois chèques et en avez falsifié vingt-cinq ». Soit un détournement de 30.800 €. Mais ce n'est pas tout.
Un an de prison avec sursis
Celle qui a une procuration sur les comptes de la nonagénaire en résidence aux Grands-Chênes, à Saint-Maur, prend de l'assurance. En juillet 201,4 « vous avez carrément fait un virement du compte de votre victime sur le vôtre pour un montant de 50.000 € ». La prévenue baisse les yeux et acquiesce : « J'avais des problèmes financiers et j'ai d'abord fait un chèque, puis deux… » L'engrenage mais « ces ponctions n'avaient pas vraiment de conséquences directes sur la vie de ma victime », se risque la prévenue. Un propos qui étonne l'auditoire. « Lors de vos différentes auditions, poursuit le président, vous avez expliqué que votre victime était veuve, sans enfant et qu'elle souhaitait léguer sa fortune au diocèse. » Une fortune estimée à 700.000 €.
Quant à la destination des 80.000 € détournés, celle qui est à la barre évoque « des futilités, le crédit de ma voiture et surtout des dépenses quotidiennes. J'ai quatre enfants et j'étais incapable de leur dire " non ". Je voulais surtout qu'ils soient heureux et préserver ma famille. » Pascal Almy poursuit en soulignant les circonstances aggravantes de cette escroquerie. « Vous étiez dans un organisme de protection des personnes vulnérables. Vous étiez celle qui devait protéger cette personne âgée et avez profité de cette situation pour finalement, tromper tout le monde. »
Pour Me Catherine Bayard défendant les intérêts de l'Union départementale des associations familiales de l'Indre (Udaf) – qui gère le dossier de la victime depuis la découverte des faits –, « si toute personne à la tête d'une famille nombreuse devait commettre de tels faits, il y aurait beaucoup d'escroqueries de cette nature ». Et puis, « avec ces détournements, la prévenue doublait ses revenus et il est surprenant qu'elle ne puisse, aujourd'hui, rien rembourser ». Le conseil de l'Udaf a par ailleurs demandé « une condamnation solidaire au civil de la salariée et de son employeur ».
A l'issue des débats, celle qui ne savait pas dire « non » à ses enfants a été condamnée à un an de prison avec sursis et un renvoi sur intérêts civils a été fixé à la date de vendredi 7 octobre.

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